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Evoluer et faire évoluer

M. COISNE

Cédric Duffourg, 38 ans, est conseiller technique grandes cultures chez Qualisol, après avoir été successivement TC en bio et en conventionnel.

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«Là, regarde, c'est incroyable cette année, la rouille brune a vraiment explosé. » A quelques encablures au nord de Toulouse, au milieu d'un champ de blé, Cédric Duffourg, conseiller technique grandes cultures chez Qualisol, échange avec Patrick Rinaldi, l'un des agriculteurs qu'il suit. Une prestation pour laquelle il est rémunéré à l'hectare, de façon complètement indépendante de la vente d'appro. Il occupe ce poste depuis 2008, après avoir été technico-commercial de la coop, en bio puis en conventionnel. Parcourir de long en large les parcelles, Cédric Duffourg le pratique depuis longtemps. Fils d'agriculteur, il passe un BTS en technologies végétales et travaille un an en production de semences, sur les croisements spéciaux. Il est ensuite embauché sur une exploitation, où il suit pendant trois ans les cultures, en bio et en conventionnel.

Un profil mixte

C'est après cette expérience qu'il entre chez Qualisol. « J'avais envie de changer de poste et il n'y avait pas d'évolution possible sur la ferme, raconte l'intéressé. J'ai postulé en candidature spontanée dans plusieurs coops, et Qualisol était en train de créer une filière bio, mon profil mixte les intéressait. » Cédric Duffourg passe ainsi de visité à visiteur et devient TC pour suivre des agriculteurs en bio. « C'était assez logique. J'avais conscience de ce qui se pratiquait, de la mise en oeuvre. » Deux ans plus tard, nouveau poste, toujours dans le bio, mais au silo. « La coop a construit un silo bio à Monfort et je voulais voir la partie aval. » En 2006, retour sur le terrain en tant que TC, mais cette fois en conventionnel. « Cela m'a permis de mettre en pratique des techniques bio chez des agriculteurs en conventionnel, même si cela n'est pas forcément évident avec des exploitants qui ne sont pas forcément engagés dans des démarches particulières. Et sans un accompagnement renforcé, ce n'est pas facile. C'est une limite », analyse le conseiller qui reconnaît préférer la partie « technico » du métier plutôt que le « commercial ».

Facturation de son suivi

En 2008, ses attentes sont comblées. Qualisol devient animateur d'une MAET, mesure agroenvironnementale territorialisée, sur un bassin versant, avec au départ une trentaine d'agriculteurs, pour réduire les IFT (indice de fréquence de traitement) phytos. Cédric Duffourg devient le premier conseiller technique de la coop. « Au début le poste était mixte, puis j'ai basculé uniquement sur du suivi. » La prestation est facturée 25 € par hectare, décision inscrite dans le cahier des charges de la MAET. Et à la fin de celle-ci, des agriculteurs expriment le souhait de continuer à être suivi avec ce modèle. Le conseiller les prend en charge, ainsi que les agriculteurs du Casdar, suite élargie de la MAET, qui se transformera en 2015 en GIEE (groupe d'intérêt économique et environnemental). Soit au total près de 4 000 ha, « avec en moyenne huit à dix visites par an sur les exploitations », estime Cédric Duffourg. Ils sont désormais deux à occuper ce poste chez Qualisol et un troisième est en cours de formation. « Pour l'instant, nous faisons les visites en doublon, mais d'ici à l'été, il sera autonome. » Car la demande ne cesse de croître pour ces prestations facturées à l'hectare. Quant aux profils d'agriculteurs concernés, « certains veulent aller plus loin, mieux maîtriser leurs charges opérationnelles en étant rassurés. Ils ont la volonté de faire évoluer leurs pratiques », observe le conseiller.

Marion Coisne

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